40. Résultats des reprises septiques de PTG à la Pitié-Salpétrière - Revision for infected THA. Pitié-Salpétrière results.

Y Catonné (Paris)


L’objectif de cette étude rétrospective de 57 infections sur PTG traitées dans le service est de comparer les résultats de notre protocole de traitement avec les données de la littérature et de proposer un arbre décisionnel pour la stratégie de prise en charge.

Matériel et méthodes

57 prothèses infectées consécutives opérées entre 1994 et 2004 avec un recul moyen de 6 ans ont été incluses dans cette étude. L’âge moyen des patients au moment du diagnostic d’infection était de 66 ans (18 à 85). 21 infections se sont développées sur une prothèse déjà partiellement ou totalement reprise

Au plan bacteriologique, on retrouvait 62% de staphylocoques, 11% streptocoques et 12% de bacilles gram -, parmi lesquels 14% de germes multiresistants.

Résultats
1- Les infections aigues (12 cas), survenant dans le premier mois postopératoire ont été traitées 11 fois par lavage avec 4 échecs précoces ayant nécessité une reprise.
2- Les infections précoces (18 cas) qui surviennent entre un mois et un an après l’intervention, ont été traitées 8 fois par lavage (6 échecs précoces), 8 fois par changement de PTG en 2 temps et 2 fois par arthrodèse.
3- Les infections tardives (16 cas) survenant après la première année, ont donné lieu à 1 lavage (échec), 13 changements en 2 temps, 1 arthrodèse et 1 amputation
4- Les infections aiguës secondaires (11 cas) hématogènes, ont été traitées par 9 lavages et 2 changements en 2 temps.

Au total, 29 lavages ont été effectués dont 16 ont été repris par une autre technique.
29 patients ont été traités par changement en 2 temps selon le protocole d’Insall, avec un intervalle libre en moyenne de 14 semaines (7 à 32), et 7 par arthrodèses (2 d’emblée sur étiologie tumorale, 5 après échec de lavage.
Le traitement médical a consisté en au moins une biantibiothérapie adaptée pendant une durée moyenne de 17 semaines (4 à 38)

Finalement, le taux d’échec est dans cette série de 12,5% dans les infections aigues, de précoces, de 17% dans les infections précoces, de 43% dans les infections tardives et de 0% dans les infections aigues secondaires.

Sur l’ensemble des patients, le taux d’échecs est globalement de 18% mais il passe à 30% si l’on ne tient compte que des infections sur reprise de PTG (4 sur 14).

Parmi les facteurs favorisant les échecs on peut retenir l’étiologie tumorale, la présence de germes multirésistants, la présence de comorbidités majeures et l’obésité.

En conclusion de cette étude monocentrique mais multiopérateurs on peut retenir :
– que l’infection reste une complication très grave des PTG.
– que le lavage doit rester réservé aux infections aigues et aigues secondaires
– que même dans ces indications il entraîne 56% d’échecs mais qu’il ne grève pas le pronostic final après changement des implants.
– que le changement d’implants donne de bons résultats dans les infections survenant avant 1 an, mais également dans les infections aigues.
– Nous n’avons pas l’expérience des reprises en un temps dont l’indication peut bien entendu être discutée

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