111. Mesure de la laxité antérieure du genou par le système GNRB. Comparaison avec la mesure naviguée peropératoire. - Medida de la laxidad anterior de la rodilla por el sistema GNRB. Comparación con la medida computarizadas trans-opératoria.

Jean-Yves Jenny, Yann Diesinger, Joseph Arndt (Strasbourg)


Introduction : La mesure de la laxité antérieure du genou permet le diagnostic et l’évaluation de la sévérité de la lésion du ligament croisé antérieur (LCA). L’examen clinique est peu fiable. Les techniques instrumentées (radiographies dynamiques, KT-1000, Rolimeter) ont une reproductibilité faible. Le système GNRB pourrait être plus performant. Nous avons testé l’hypothèse suivante : la laxité mesurée avec le système GNRB diffère de la mesure peropératoire par un système de navigation pris pour référence.

Matériel : 20 patients opérés pour reconstruction du LCA ont été inclus. Il s’agissait de 13 hommes et 7 femmes, d’un âge moyen de 28 ans.

Méthodes : La laxité antérieure était mesurée avant l’intervention avec le GNRB avec une traction de 250 N. La laxité antérieure était mesurée pendant l’intervention avec le système de navigation avec une traction manuelle maximale. Les mesures par le GNRB et le système de navigation ont été comparées avec un test de Wilcoxon pour mesures appariées et un test de corrélation de Spearman au seuil de 5%. La cohérence entre le GNRB et le système de navigation a été analysée selon la technique de Bland-Altman. La cohérence était considérée comme satisfaisante s’il y avait une mauvaise corrélation entre la moyenne et la différence des mesures appariées (R²<0,4). Résultats : Il existait une différence significative entre les mesures de la laxité antérieure par le GNRB (9,2 ± 2,8 mm) et par le système de navigation (11,6 ± 4,2 mm) (p<0,001). Il n’y avait pas de corrélation significative entre les deux mesures (R² = 0,01). Il existait une cohérence satisfaisante entre les deux mesures (R² = 0,03) avec un biais systématique de -3,6 mm pour les mesures au GNRB. Discussion : Le GNRB sous-estime globalement la laxité mesurée en cours d’intervention par le système de navigation. Plusieurs raisons peuvent expliquer les différences observées : 1) La possible contraction des ischiojambiers présente à l’état de veille et disparaissant sous anesthésie. 2) La potentielle différence de traction exercée, non calibrée avec le système de navigation. 3) L’existence d’une laxité rotatoire parasite, non prise en compte par le GNRB. 4) L’incertitude sur la position de départ de la mesure. Cette différence systématique doit peut-être être prise en compte dans les choix thérapeutiques. Conclusion : Le système GNRB pourrait améliorer la quantification de la laxité antérieure avant l’intervention, mais reste sensiblement éloigné de la mesure peropératoire de la laxité.

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