22.Comparaison entre polyéthylènes conventionnels et hautement réticuléset application aux patients jeunes et actifs - Difference between regular and highly cross-linked polyethylenesand evaluation in young and active patients

M Hammadouche (Paris), C. Delaunay (Longjumeau)


Introduction
L’ostéolyse, liée à l’oxydationetl’usure, représente la limite despolyéthylènes (PE) conventionnels. Les PE HautementRéticulés (PEHR) de 1èregénérationontétésoumis à diverstraitements (irradiation, chaleur, stérilisation) qui ontamélioréin vitroleur résistance à l’usure.Leurétude a permis de démontrerune bonne corrélation entre les mesuresin vitro et in vivo avec des méthodes de mesure informatisées (précision≤ 0,2 mm avec la technique 3D de Martell) et la radiostéréométrie (RAS).

Résultats in vivo
Dans la population standard, toutes les études publiées comparant PE conventionnel et hautement réticulées ont toujours démontré une réduction de l’usure significative avec des reculs de 2 à 7 ans. Dans l’étude prospective randomisée de Cochin comparant50 cups en PEHR et 50 cups “recuites”chez 64 patients (70 hanches)à un age moyen de 41 ans (19 – 50), la pénétration moyenne à 10 ans était de 1,090 ± 0,904 mm pour le PEHR versus 0,012 ± 0,684 mm pour le PE recuit (p = 0,001).Il avait été évoqué que les particules d’usure provenant des PEHR étant de plus petite taille, leur pouvoir ostéolytique serait plus élevé, ce qui ne s’est pas vérifié à moyen terme (Leung et al.). Chez les patients jeunes et actifs, une équipe US a montré à 4 ans une usure moyenne annuelle de 0,003mm, beaucoup mois d’ostéolyse avec PEHR en fréquence et en volume et un taux de pénétration significativement plus élevé dans les hanches avec ostéolyse. Par contre, plusieurs études d’explants (Toweret al., Halley et al.,) ont rapporté des fractures en périphérie de cupules en PEHR toujours en forte abduction et de < 4mm d'épaisseur. Sur 11 explants de PEHR étudiés par Currieret al, uneoxydation était visible en périphérie pour 7 hanches, corrélée à la durée de fonctionnement in vivo (de 0,1 à 5,3 ans) et associée à des lésions de fatigue. Enfin, l'évaluation d'explants après stockage a révélé que les PEHR de 1ère génération et les PE refondus s'oxydent ex vivo, par absorption de lipides sous l'effet de la charge cyclique. L'ajout d'un agent anti-oxydant, la vitamine E, permettrait de réduire cette oxydation secondaire sans altérer les propriétés mécaniques des PEHR. Actuellement, il est conseillé de respecter une épaisseur minimale > 6 mm et d’assurer une bonne orientation (< 45°). Conclusions Les études in-vitro et les résultats cliniques indiquent que tous les PEHR sont supérieurs aux PE non ou partiellement réticulé. L'absence de révision pour usure et/ou ostéolyse à 10 ans en font une option viable chez les patients jeunes et actifs. Les conséquences cliniques de l'oxydation ex vivo sont actuellement inconnues.

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