20. La prothèse intermédiaire sans ciment dans la fracture du col fémoral. Etude prospective de 150 cas. - Short term results after cementless hemiarthroplasty for the treatment of femoral neck fractures in elderly patients. A prospective study of 150 cases.

A. Migeon, L. Bigotte, V. Gaudiot, JM. Hamon, L. Soubigou (St Nazaire)


Introduction : L’incidence des fractures du col du fémur ne cesse d’augmenter chez des sujets de plus en plus fragiles. La prothèse intermédiaire est reconnue comme le traitement adapté aux fractures de type Garden 3 et 4. De façon habituelle, les pièces fémorales de ces prothèses sont scellées en raison de la médiocre qualité osseuse ; l’utilisation d’un pivot fémoral sans ciment permet d’éviter des complications liées au ciment et d’écourter la durée de l’intervention. Ces tiges impactées sont rarement utilisées par crainte de complications mécaniques per opératoires. L’objectif de cette étude est de savoir si des pivots fémoraux non cimentés peuvent être utilisés de façon systématique chez la personne âgée.

Matériel et Méthode : Nous avons réalisé une étude prospective en incluant de façon systématique tous les patients victimes d’une fracture du col fémoral Garden 3 et 4 de plus de 70 ans. Une prothèse intermédiaire associant un pivot fémoral sans ciment (recouvert d’ hydroxyapatite) et une cupule mobile a été implanté dans tous les cas. Notre critère d’échec était la faillite mécanique de l’implant fémoral en peropératoire (absence de tenue primaire ou fracture nécessitant de cimenter l’implant) ou à moyen terme (enfoncement).

Résultats : 150 patients (125 femmes et 25 hommes) ont été inclus en 13 mois. L’age moyen est de 84,2 ans (71-98). Le recul moyen de révision est de 8,4 mois. Nous n’avons recensé aucun échec : l’implantation du pivot fémoral a été possible dans tous les cas, quelle que soit la qualité osseuse (index cortical) et le morphotype fémoral (flare index). Nous avons noté 7 fractures du Merckel en peropératoires qui ont été traité par cerclage sans changement de l’implant fémoral ; les suites de ces patients ont été simples avec une reprise immédiate de l’appui. Nous avons recensé 5 fractures en période post opératoire, toujours secondaires à une nouvelle chute ; ces fractures ont nécessité un changement de l’implant dans 3 cas et une ostéosynthèse dans un cas (un traitement fonctionnel a été réalisé pour une patiente). Nous avons identifié un cas d’enfoncement de la tige fémorale au troisième mois post opératoire ; cet enfoncement de 1 cm était asymptomatique. Nous avons noté 3 sepsis. Trois patients ont présenté une luxation, dont deux ont nécessité une reprise chirurgicale par totalisation. Nous comptons 23 décès (15%) au dernier recul.

Discussion / Conclusion : cette étude montre que la pose d’un implant fémoral sans ciment dans les fractures du col du fémur est possible chez les patients âgés, et ce, quelle que soit la qualité osseuse. Cette technique permet de s’affranchir des problèmes liés au ciment. En revanche, les complications mécaniques secondaires semblent importantes dans notre série.

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