1- Différence entre resurfaçage et prothèse totale - 1- Overview of THR and hip resurfacing

L Sedel (Paris)


Les résultats des prothèses totales sont maintenant bien connus avec des reculs importants, plusieurs séries dépassent les 20 ans. Plusieurs séries concernent des patients jeunes et actifs. Actuellement les résultats des prothèses à couple alumine chez les patients jeunes et actifs donnent des survies de 100% à 5 ans, 97% à 10 ans et 93% à 14 ans (travail de P.Bizot et al publié à la SOFCOT 2005). De plus ceci se fait avec une voie d’abord qui ne dépasse pas 7 à 12 cm, l’égalisation des membres inférieurs est facile il n’y a aucune limite à la pratique du sport. Lorsqu’un problème survient, il s’agit beaucoup plus souvent d’un problème cotyloïdien que d’un problème fémoral, et enfin, il n’y a pas d’incertitude ou de risques d’allergie liés à l’utilisation de chrome cobalt. Les risques de fracture, de bruits sont totalement anecdotiques survenant de façon rarissime et n’ayant jamais dans notre expérience justifiés une reprise chirurgicale.
La technique du resurfaçage comme elle se pratique actuellement avec un couple métal/métal est apparue il y a moins de 10 ans, d’abord en Angleterre (Dereck Mc Minn) puis aux USA (Harlan Amstutz). Elle connaît actuellement un certain engouement. Les premiers résultats publiés font état de chiffres d’échecs à 6 ans bien au-dessus des chiffres publiés pour les PTH. L’argument de la courbe d’apprentissage, d’une meilleur utilisation de la hanche chez le sportif, n’apparaît pas dans les études comparatives sérieuses actuellement menées (Lavigne et Venditolli). Il est vraisemblable que le principal défaut de cette technique, mis à part sa difficulté, le fait qu’elle ne puisse être appliquée qu’à un nombre restreint de formes anatomiques et que les jeunes femmes en age de procréer sont exclues du champ des indications, sont surtout liés au devenir à long terme du col du fémur ; En effet, compte tenu du remodelage obligatoire en fonction des contraintes locales, on peut parier que, l’ostéoporose localisée qui apparaîtra dans la zone de jonction prothèse col, va entraîner avec le temps un nombre significatif de reprise pour fracture tardive du col. Enfin l’argument que cette intervention sera facile à reprendre puisque le cotyle bien fixé demandera simplement un changement de la partie fémorale, reste à prouver ;
La taille de la pièce cotyloïdienne est souvent importante pour éviter de rentrer dans le col, aussi, cette pièce laissera un vide important qui compromettra la reprise .
En conclusion compte tenu des résultats excellents et durables obtenus avec les prothèses totales de hanche modernes comportant un couple alumine, et compte tenu des nombreuses incertitudes sur l’avenir du resurfaçage : toxicité ou problèmes liés à l’utilisation de chrome cobalt, risques de remodelage du col fémoral conduisant à terme à une ostéoporose localisé et à des fractures tardives, nous ne voyons aucun avantage à proposer cette méthode à l’exception de quelques cas de déformation fémorale.

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