010. La luxation de la double mobilité (grande courbure) est rare mais difficile à traiter

Ph Hernigou
(Créteil)


Les cupules à double mobilité réduisent le risque de luxation après une PTH. Bien que les cupules à double mobilité puissent être une stratégie utile pour atténuer le risque de luxation récurrente après une chirurgie de révision, peu d’études cliniques se sont concentrées sur les résultats des révisions complexes de la THA avec une perte importante d’os et de tissus mous ou chez les patients qui ont subi plus d’une intervention chirurgicale antérieure.

Méthodes : Entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2019, 60 patients opérés par prothèse de hanche avec une double mobilité pour luxation récidivante préalable ont présenté de nouveau une luxation de leur double mobilité. Ils avaient subi une révision complexe de leur prothèse de hanche incluant une révision acétabulaire, définie par une perte osseuse massive préexistante dans l’acétabulum (au moins de type 2B de Paprosky) et/ou le fémur proximal (au moins de type 3 de Paprosky), avaient une diminution importante des tissus mous fessiers.
Résultats : dans 50% des cas (33 cas), la réduction n’a pas été possible orthopédiquement et a amené une complication supplémentaire dans 14 cas : la dissociation du polyéthylène de la petite tête fémorale. Ces cas ont dû être réopérés. Dans 27 cas, la réduction a pu être obtenue en installant le malade sur table orthopédique, en faisant une traction dans l’axe et en venant placer le polyéthylène en face du cotyle métallique, puis en relâchant la traction. 50 de ces 60 patients ont nécessité une réintervention pour réduction orthopédique impossible ou en raison de luxations récidivante. Ils ont été réopérés avec conversion à une autre double mobilité (en changeant la position des implants) ou avec conversion à un cotyle rétentif. Les données démographiques du patient et la position des implants ont été évaluées ;
Un plus grand nombre de hanches se sont luxées (p < 0,01) après la conversion à une nouvelle cupule à double mobilité (12 luxations sur 25) que de hanches avec un revêtement contraint (1 sur 25). Dans les deux groupes, la taille du composant acétabulaire, l’amplitude du mouvement peropératoire et le positionnement du composant acétabulaire étaient similaires entre les hanches qui se sont luxées et celles qui ne se sont pas luxées. Les luxations après les reprises avec des cupules à double mobilité étaient corrélées avec une densité musculaire radiologique sévèrement réduite observée au scanner par rapport au côté normal controlatéral.

Les aspects techniques de la révision ont été évalués ; l’atrophie musculaire et la dégénérescence graisseuse ont été analysées sur le scanner de la hanche. Ils étaient plus importants en cas de luxation récidivante. Les données démographiques des patients étaient similaires entre les deux groupes. Après la chirurgie de conversion, la taille de la tête fémorale (28 mm de diamètre) et le positionnement du composant acétabulaire étaient similaires entre les deux groupes. Les composants acétabulaires étaient significativement plus grands (p < 0,001) que l’initial dans les deux groupes car ils nécessitaient un alésage acétabulaire supplémentaire pour le placement d’un nouveau composant.

Conclusion : les composants acétabulaires utilisés pour les révisions des arthroplasties totales de la hanche étaient, en moyenne, plus grands que ceux utilisés pour les révisions primaires ; l’augmentation de la taille du métal back dans une cupule à double mobilité augmente le diamètre de la grande mobilité avec une meilleure stabilité hypothétique, tandis que l’augmentation du diamètre de la cupule contrainte peut provoquer uneffet came. Nous avons néanmoins constaté un pourcentage plus élevé de luxations dans le groupe à double mobilité. Cette étude suggère que, bien qu’une prothèse à double mobilité puisse être plus stable qu’une prothèse totale de hanche conventionnelle initialement, le risque plus élevé de luxation après une révision ultérieure d’une double mobilité vers une autre double mobilité pour une luxation récurrente doit être reconnu et pris en compte lors du processus de décision concernant le traitement de la luxation récurrente.

Si une chirurgie de révision est nécessaire, le risque de luxation doit être abordé en mettant l’accent sur la dégénérescence de la graisse musculaire, y compris l’utilisation d’un scanner pour l’évaluation. Lorsque la dégénérescence de la graisse musculaire est présente, le choix doit être plutôt un paquebot contraint. Bien que nous pensions que les cupules à double mobilité soient toujours le premier choix d’implant si le patient présente une instabilité, ces cupules doivent être utilisées avec prudence en cas de perte osseuse sévère ou d’atteinte des tissus mous.

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