18. La prothèse fémorale ESOP®. Notre expérience française de 939 cas - The ESOP® femoral hip replacement. Our experience from 939 hips

Ph Poilbout (Bressuire)


Nous utilisons la prothèse ESOP depuis 1995 soit presque 15ans et l’occasion se présente , après avoir brièvement présenté la série, d’en préciser les avantages, les inconvénients, les complications, les difficultés rencontrées lors de la pose et les astuces techniques utilisées .
Notre série comporte donc 939 cas consécutifs posés entre octobre 1995 et décembre 2009.
L’âge de nos patients était en moyenne de 67 ans.
La prothèse a toujours été posée par voie Postéro externe.
Sur le plan du matériel, la tête fémorale utilisée a été :
• 769 fois une tête inox,
• 7 fois un tête zircone, utilisée chez les sujets jeunes au début de notre expérience, avec un cotyle Atlas PE
• puis 163 fois une tête alumine couplée à un cotyle Atlas sandwich.
Le résultat a été jugé bon dans 95% des cas, ce qui est comparable à de nombreuses autres séries.
Les Avantages : Les avantages de la prothèse ESOP sont surtout le fait de la modularité qui permet une meilleure adéquation entre la prothèse et l’os du patient. Nous avons ainsi à notre disposition 10 tailles de métaphyse ,7 tailles de diaphyse soit 70 combinaisons possibles.
Le revêtement de surface en Hydroxy-apatite purement métaphysaire permet la stabilité secondaire par meilleure intégration de la prothèse à l’os et facilite les reprises du fait de l’absence de réaction osseuse diaphysaire.
Les inconvénients
La planification pré-opératoire n’est pas toujours facile, car il est difficile d’apprécier la densité de l’os spongieux metaphysaire qui rend parfois impossible l’appui sur les corticales de la métaphyse fémorale .Il peut alors se produire un enfoncement post-opératoire de l’implant sans fracture.
L’appui métaphysaire avec remplissage osseux maximum expose au risque de fracture per-opératoire qui peut passer inaperçu et ne se révéler que dans les jours suivant l’intervention, notamment lors de la mise en charge du patient, responsable de douleurs et d’une rotation externe du membre inférieur.
Les complications : Les complications observées ont été les causes de reprise de nos prothèses.
Elles représentent 41 cas soit 4.37%
• Dans la majorité d’entre-elles (29 cas) l’implant fémoral ESOP n’était pas en cause :
• 9 fois (soit 0.96% de la série) la cause de reprise a été une fracture métaphysaire précoce avec enfoncement de l’implant .Après cerclage métaphysaire, nous avons alors toujours changé l’implant pour le remplacer par un pivot cimenté ou une prothèse plus longue verrouillée.
• Dans 3 cas seulement, nous avons constaté l’apparition de douleurs avec enfoncement de l’implant plusieurs années après son implantation, accompagnées d’une hyperfixation scintigraphique .Lors de la reprise, les prélèvements bactériologiques ont été négatifs, mais nous restons persuadés qu’il s’agit de sepsis tardifs dont le germe n’a pas pu être mis en évidence.
Les difficultés techniques et astuces : Le travail premier du grand trochanter est essentiel pour éviter le positionnement en varus de notre implant. Nous attaquons donc toujours au ciseau gouge la partie supérieure du col au niveau de la fossette digitale avant d’introduire une pointe carrée longue pour bien repérer l’axe de la cavité centro-médullaire du fémur .Par la suite, le travail de la première râpe comporte une pression vers l’extérieur destinée à évider le grand trochanter pour bien axer l’ensemble.
Pour éviter la survenue d’une fissure métaphysaire, Il faut savoir s’arrêter lors de l’impaction de la prothèse quand le bruit devient sec et donc savoir prêter l’oreille, ce qui est parfois rendu difficile par la ventilation des casques que nous utilisons.
Conclusion : Après 15 ans d’utilisation, nous restons conquis par la modularité de la prothèse ESOP qui permet une meilleure adaptation à l’os de nos patients avec un appui métaphysaire garant de la stabilité primaire et secondaire grâce à son revêtement d’hydroxy-apatite.
Son seul inconvénient est celui de toutes les prothèses fémorales sans ciment, c’est-à-dire le risque de fracture métaphysaire lors de son implantation. Même s’il a été minime dans notre expérience (moins d’1%) il peut être prévenu par des astuces techniques.
La prothèse ESOP est donc toujours pour nous la référence et notre prothèse de première intention.

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