107. La suture percutanée du tendon d’Achille sous anesthésie locale - Percutaneous suture of the Achille tendon under local anesthesia

A Durandeau, Th Navarre (Bordeaux)


La rupture du tendon d’Achille est un accident fréquent en pathologie sportive (18 pour 100000) ; elle prédomine chez l’homme de 30 à 40 ans. Depuis 1996 nous avons décrit une technique de réparation du tendon d’Achille pour rapprocher les extrémités tendineuses dans leur gaine intacte, sans dévascularisation du tendon ce qui permet d’éviter les complications cutanées du traitement chirurgical ; elle se rapproche de la ténorraphie de MA et GRIFFITH et de DELPONTE mais elle est moins onéreuse ; elle peut être effectuée en chirurgie ambulatoire et elle ne nécessite pas d’ablation de matériel.

La technique est réalisée en décubitus ventral, sans garrot pneumatique, sous anesthésie locale effectuée au niveau des points de pénétration de la longue alène de 20 cm de long que nous avons dessiné. Nous utilisons un fil double résorbable de décimale 2, pour réaliser un double cadre intra-tendineux. Le serrage des fils est effectué à 10° de flexion plantaire ce qui permet la disparition de l’encoche. Les fils sont noués et enfouis. Une botte en résine est confectionnée pour 4 à 6 semaines suivant le comportement du patient. Elle peut être remplacée par une attelle amovible au bout de 21 à 30 jours pour permettre une mobilisation précoce si la patient comprend bien la finalité du traitement. En 2004 nous avions rapporté une série de 76 patients (59 hommes), moyenne d’âge 41 ans (22-66), opérés entre 1998 et 2002. Les patients avaient été revus avec une évaluation par le score de COMIS, et par CYBEX avec un suivi moyen de 35 mois (10-66). La reprise des activités sportives était de 6 mois pour 84% des patients, avec un taux de satisfaction de 96%. La perte de force était de 23%, une amyotrophie de 1 à 2cm était retrouvée. Les complications étaient peu importantes: pas de complication cutanée, deux récidives, une algodystrophie, des paresthésies régressives dans le territoire du nerf sural, une phlébite à J+70.

En conclusion : Nous effectuons actuellement toutes les réparations du tendon d’Achille par voie percutané, en chirurgie ambulatoire avec de bons résultats. Cette technique se rapproche du traitement orthopédique mais sans ses récidives fréquentes car elle permet un contact des extrémités tendineuses dans une gaine qui demeure intacte. Elle donne des résultats identiques à ceux du traitement chirurgical, mais sans les complications cutanées (7 à 13,6% avec 1 à 3 % de complications graves) .

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