2- Resurfaçage vs PTH grosse tête pour qui, pourquoi ? - Hip resurfacing vs anatomical head THA: why and for whom?

P Vendittoli (Montréal, Canada)


Les qualités tribologiques du couple de frottement métal-métal de seconde génération et l’augmentation du nombre de jeunes patients actifs souffrant d’arthrose de la hanche ont suscité la réintroduction du resurfaçage de hanche. Les avantages potentiels de ce type d’arthroplastie par rapport à une prothèse totale de hanche avec tête fémorale non anatomique (22 – 32 mm) sont nombreux : préservation du capital osseux fémoral, absence d’ostéopénie de décharge et de douleurs à la cuisse, conservation de la biomécanique de l’articulation coxo-fémorale (offset fémoral, longueur des membres inférieurs…), diminution du risque de luxation, plus grande amplitude articulaire fonctionnelle, potentiel d’activité physique et sportive élevé, et dans le cas d’un échec de l’arthroplastie, une plus grande facilité de révision prothétique et un meilleur résultat fonctionnel. Le resurfaçage de hanche apparaît donc véritablement comme une « chirurgie osseuse mini-invasive ». Toutefois, cette procédure présente des indications limitées, des exigences propres pour son implantation et des complications spécifiques par rapport à l’arthroplastie totale de la hanche. De plus, l’enthousiasme pour le resurfaçage n’est appuyé sur aucune étude prospective et randomisée comparant ces nouveaux implants à la PTH.

Nous avons donc randomisé 210 sujets pour recevoir une PTH non cimentée avec articulation métal-métal de 28 mm (n=103) ou un resurfaçage métal-métal hybride (n= 107). Toutes les chirurgies ont été effectuées par approche postérieures par trois chirurgiens. Résultats : Même si les sujets des deux groupes ont démontré des taux de satisfaction très élevés et obtenu des résultats équivalents avec les échelles fonctionnelles (WOMAC, SF-36 and Merle d’Aubigné), les sujets du groupe resurfaçage avait un résultat sur l’échelle d’activité de UCLA significativement supérieur (7.1 vs 6.3, p=0.037), ils ont pu reprendre des tâches plus exigeantes (p=0.035). Aussi, plus de sujets du groupe resurfaçage avaient repris leur emploi un an après l’intervention (96% vs 66%, p<0.05). Le taux de complication à court terme fut similaire pour les deux groupes. Lorsque comparé à l'arthroplastie totale de la hanche avec tête anatomique, les bénéfices du resurfaçage de la hanche semblent moindres que versus la PTH standard. En effet, la performance à long terme de certaines tiges fémorales cimentées et non cimentée est excellente. Il faut donc mettre en perspective la préservation du stock osseux fémoral dans le cadre d'une révision potentielle par rapport aux inconvénients du resurfaçage d'un côté versus la possibilité d'offrir une seule et dernière arthroplastie à un sujet avec une espérance de vie ne dépassant pas la survie des implants utilisés. Le resurfaçage de hanche s'adresse à des sujets jeunes et/ou actifs pour qui la préservation du stock osseux fémoral constitue un réel avantage par rapport aux prothèses de hanches conventionnelles ou à tête anatomique.

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