018. Plaques palmaires et fractures de P1 : une nouvelle approche - Palmar Plates and First Phalanx Fractures: A New Approach

Jean-Luc Roux (Montpellier)

Introduction :

Les fractures déplacées de la base de la première phalange (P1) restent un challenge chirurgical délicat. Quel que soit le matériel d’ostéosynthèse choisi (broches, vis, plaques) les voies d’abord utilisées sont soit dorsales, soit latérales. Ces voies d’abord imposent un traumatisme chirurgical à l’appareil extenseur qui, via le système intrinsèque, enveloppe à ce niveau les faces : dorsale et latérales de P1. Pour préserver l’appareil extenseur nous proposons un abord palmaire associé à une ostéosynthèse par plaque antérieure.

Matériel – Méthode :

Entre septembre 2022 et décembre 2024 nous avons traité 10 fractures déplacées de la base de P1 par cette technique. Il s’agissait de 10 patients (4 femmes et 6 hommes), de 23 à 73 ans. Le doigt concerné était : D5 dans 6 cas, D4 dans un cas, D3 dans 2 cas et le pouce dans 1 cas. Nous avons dans ces 10 cas utilisé une voie d’abord palmaire de type Bruner, l’appareil fléchisseur était récliné latéralement après décollement sous capsulopériosté. L’ostéosynthèse était réalisée par une plaque palmaire en T. L’appareil fléchisseur reprenait sa position après une solide fixation des poulies au périoste. Les patients avaient pour objectif, sous contrôle de l’équipe de kinésithérapie, une mobilisation complète immédiate en syndactylie et posture du doigt en extension la nuit. Nous avons revu les patients après un bilan radiographique à 3 semaines, 6 semaines et 12 semaines.

Résultats :

Nous n’avons pas rencontré de difficulté technique majeure même si l’exposition de la base de P1 est plus délicate qu’avec un abord dorsal. La consolidation était acquise à 6 semaines dans tous les cas. A ce délai, la mobilité était complète en flexion, l’extension était complète dans 8 cas, dans 2 cas un déficit de 20° était noté. La récupération fonctionnelle a été plus rapide qu’avec l’ostéosynthèse par voie dorsale que nous utilisions jusque là, nous n’avons pas noté d’adhérence de l’appareil extenseur.

Discussion :

L’excellent résultat sur l’extension de l’IPP est probablement obtenu grâce à l’abord palmaire qui épargne l’appareil extenseur de tout traumatisme chirurgical. Lorsqu’on observe une coupe transversale passant par la base de la première phalange on constate que l’appareil extenseur enveloppe P1 sur les ¾ de la circonférence. Seul l’abord palmaire et l’ostéosynthèse palmaire épargnent réellement l’appareil extenseur. L’inconvénient est le décollement de l’appareil fléchisseur et la nécessité de fixer la 2ème poulie.

Conclusion :

L’ostéosynthèse des fractures de la base de P1 par un abord et une plaque palmaires offre une nouvelle approche pour ces fractures qui restent un challenge thérapeutique. Les premiers résultats nous confortent dans l’intérêt d’explorer plus largement cet abord palmaire.

Introduction :

Displaced fractures of the base of the first phalanx (P1) remain a delicate surgical challenge. Regardless of the osteosynthesis material chosen (pins, screws, plates), the approaches used are either dorsal or lateral. These approaches impose surgical trauma to the extensor apparatus, which, via the intrinsic system, envelops the dorsal and lateral surfaces of P1 at this level. To preserve the extensor apparatus, we propose a palmar approach combined with anterior plate osteosynthesis.

Materials and Methods :

Between September 2022 and December 2024, we treated 10 displaced fractures of the base of P1 using this technique. There were 10 patients (4 women and 6 men), aged 23 to 73 years. The affected finger was: D5 in 6 cases, D4 in one case, D3 in 2 cases, and the thumb in 1 case. In these 10 cases, we used a Bruner-type palmar approach, with the flexor apparatus retracted laterally after subcapsular-periosteal dissection. Osteosynthesis was performed using a T-shaped palmar plate. The flexor apparatus was repositioned after solid fixation of the pulleys to the periosteum. The patients aimed for immediate full mobilization under the supervision of the physiotherapy team, with syndactyly and finger extension posture at night. We reviewed the patients after radiographic assessments at 3 weeks, 6 weeks, and 12 weeks.

Results :

We did not encounter any major technical difficulties, although exposing the base of P1 is more delicate than with a dorsal approach. Consolidation was achieved at 6 weeks in all cases. At this time, mobility was complete in flexion, and extension was complete in 8 cases, with a 20° deficit noted in 2 cases. Functional recovery was faster than with the dorsal approach osteosynthesis we previously used, and we did not observe any adhesions of the extensor apparatus.

Discussion :

The excellent result in PIP extension is likely due to the palmar approach, which spares the extensor apparatus from any surgical trauma. When observing a cross-section through the base of the first phalanx, it is evident that the extensor apparatus envelops P1 over ¾ of its circumference. Only the palmar approach and palmar osteosynthesis truly spare the extensor apparatus. The disadvantage is the detachment of the flexor apparatus and the need to fix the second pulley. Conclusion : Osteosynthesis of fractures of the base of P1 using a palmar approach and plate offers a new approach for these fractures, which remain a therapeutic challenge. The initial results encourage us to explore this palmar approach more widely.

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