Jean-Luc Roux (Montpellier)
Introduction :
Le Scratch Collapse Test (SCT) a été décrit par Suzan Mackinnon en 2008. Il s’agit d’un test clinique simple ne nécessitant aucun instrument, l’examinateur face au patient. Ce test a pour objectif de dépister les compressions nerveuses périphériques et leur niveau. Nous utilisons ce test depuis 2018 et rapportons la place qu’il occupe aujourd’hui dans notre arsenal diagnostic.
Matériel – Méthode :
Entre Janvier 2018 et Décembre 2021 nous avons appliqué ce test à tous les patients suspects de compression nerveuse périphérique. Nous avons ainsi dépisté les compressions des nerfs : médian, ulnaire et radial au coude ou au poignet. Le test a aussi été utilisé pour des compressions nerveuses plus rares : plexus brachial, grand dentelé, musculocutané, collatéral du pouce et pour les compressions au membre inférieur : sciatique à la fesse, sciatique poplité externe au col du péroné, la branche sensitive du musculo-cutané et les névromes de Morton. Tous les patients opérés ont bénéficié d’un bilan électromyographique (EMG) avant l’intervention.
Résultats :
Tous les patients qui avaient un SCT positifs n’ont pas été opérés mais tous les patients opérés d’une compression nerveuse périphérique avaient un SCT positif. Il s’agissait de 584 canaux carpiens, 64 nerfs ulnaires au coude, 23 nerfs médians au coude, 14 nerfs interosseux postérieurs, 3 nerfs radiaux au poignet ; pour les autres nerfs le nombre de cas était anecdotique. La précision du niveau de compression était de l’ordre de 2 cm. Le SCT a permis de rectifier de faux négatifs électromyographiques, probablement en rapport avec des compressions dynamiques, plus rarement de faux positifs. L’importance de la réponse au SCT semblait proportionnelle à l’importance de la compression. Dans tous les cas sauf un, le SCT était négatif après neurolyse.
Discussion :
Le diagnostic des compressions nerveuses périphériques repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique, l’EMG, l’échographie voire l’IRM. Dans de nombreux cas le diagnostic clinique est évident. Dans quelques cas un doute persiste devant l’absence de concordance entre clinique et EMG, dans ces cas le SCT a été « le juge de paix » avant chirurgie. Cela a été le cas pour 21 des 23 compressions du nerf médian au coude où l’EMG était négatif. Parmi tous les tests que nous utilisons pour dépister les compressions nerveuses périphériques, le SCT est pour nous le plus sensible. Il faut apprendre à réaliser ce test car les résultats discordants rapportés dans la littérature montrent à notre sens une pratique insuffisante.
Conclusion :
Depuis 2018 tous les patients que nous avons opérés d’une compression nerveuse périphérique avaient un SCT positif. Le test est très sensible et nous n’avons pas opéré tous les patients qui avaient un SCT positif. Le SCT est d’une grande précision pour déterminer le niveau compression. Le SCT est devenu pour nous le test de référence pour le diagnostic et le suivi des compressions nerveuses périphériques.
Introduction :
The Scratch Collapse Test (SCT) was described by Suzan Mackinnon in 2008. It is a simple clinical test that requires no instruments, the examiner facing the patient. The purpose of this test is to detect peripheral nerve compressions and their level. We have been using this test since 2018 and report on its current role in our diagnostic arsenal.
Materials and Methods :
Between January 2018 and December 2021, we applied this test to all patients suspected of having peripheral nerve compression. We detected compressions of the median, ulnar, and radial nerves at the elbow or wrist. The test was also used for rarer nerve compressions: brachial plexus, serratus anterior, musculocutaneous, thumb collateral, and for lower limb compressions: sciatic nerve at the buttock, common peroneal nerve at the fibular neck, the sensory branch of the musculocutaneous nerve, and Morton’s neuromas. All operated patients underwent an electromyographic (EMG) assessment before surgery. Results : Not all patients with a positive SCT were operated on, but all patients operated on for peripheral nerve compression had a positive SCT. This included 584 carpal tunnels, 64 ulnar nerves at the elbow, 23 median nerves at the elbow, 14 posterior interosseous nerves, and 3 radial nerves at the wrist; for other nerves, the number of cases was anecdotal. The precision of the compression level was about 2 cm. The SCT helped correct false-negative electromyographic results, probably related to dynamic compressions, and more rarely false positives. The importance of the SCT response seemed proportional to the severity of the compression. In all cases except one, the SCT was negative after neurolysis.
Discussion :
The diagnosis of peripheral nerve compressions relies on history taking, clinical examination, EMG, ultrasound, and sometimes MRI. In many cases, the clinical diagnosis is obvious. In some cases, doubt persists due to the lack of concordance between clinical findings and EMG; in these cases, the SCT has been the « arbiter » before surgery. This was the case for 21 of the 23 median nerve compressions at the elbow where the EMG was negative. Among all the tests we use to detect peripheral nerve compressions, the SCT is the most sensitive for us. It is essential to learn how to perform this test because the discordant results reported in the literature, in our opinion, indicate insufficient practice.
Conclusion :
Since 2018, all patients we have operated on for peripheral nerve compression had a positive SCT. The test is very sensitive, and we did not operate on all patients with a positive SCT. The SCT is highly precise in determining the level of compression. The SCT has become our reference test for the diagnosis and follow-up of peripheral nerve compressions.