Renaud Gravier (Marseille)
Introduction :
L’adaptation précise des prothèses d’épaule à l’anatomie du patient s’est historiquement appuyée sur l’évaluation préopératoire et des ajustements peropératoires. Cependant, les limites des techniques d’imagerie traditionnelles (radios et scanners 2D) sont rapidement apparues comme un frein majeur la précision des mesures, en particulier pour le positionnement de la gléne, Cette étude explore l’intégration de technologies disponibles aujourd’hui, notamment la planification 3D, l’instrumentation spécifique au patient (PSI), les systèmes de navigation et la réalité mixte, pour améliorer le positionnement intra opératoire.
Résultats :
Planification 3D : En utilisant des reconstructions basées sur la tomodensitométrie, les logiciels 3D améliorent considérablement la fiabilité́ des mesures et la précision chirurgicale. Des changements dans les indications chirurgicales (p. ex., TSA à RSA) se produisent dans 10 % des cas, ce qui souligne son impact sur la prise de décision. Cependant, certains facteurs influençant la mobilité́ tels que la tension des tissus mous ou la mobilité́ scapulothoracique restent largement mésestimés.
Instrumentation spécifique au patient (PSI) :
le PSI améliore la reproductibilité du positionnement glénoïdien, réduisant ainsi les valeurs aberrantes. Malgré ses avantages, ses limites incluent le coût de production, le temps de production et l’absence de guides huméraux.
Navigation et réalité mixte (MR) :
Les systèmes de navigation et la réalité mixte améliorent la précision de la pose de l’implant. La navigation donne de meilleurs résultats en termes de réduction des erreurs majeures avec un impact minimal sur le temps opératoire (<6 minutes), mais ne présente pas d’avantage clinique détectable par rapport à la planification préopératoire traditionnelle
Conclusion :
Les nouvelles technologies améliorent considérablement la précision d’implantation des arthroplasties d’épaule, en particulier dans le positionnement des composants glénoïdiens. Bien que la navigation surpasse le PSI, le coût et la diffusion encore limitée restent des obstacles. Les développements futurs devraient se concentrer sur l’intégration humérale et scapulo-thoracique, la modélisation des tissus mous et probablement la robotique afin d’affiner davantage les résultats.
Mots-clés :
planification 3D, navigation, réalité mixte, instrumentation spécifique au patient, arthroplastie de l’épaule, positionnement glénoïdien.
Introduction : Accurate adaptation of shoulder prostheses to patient anatomy has historically relied on preoperative assessment and intraoperative adjustments. However, limitations in traditional imaging techniques (2D X-rays and scans) have hindered precise measurements, especially for glenoid positioning, This study explores the integration of advanced technologies, including 3D planning, patient-specific instrumentation (PSI), navigation systems, and mixed reality, to enhance prosthetic positioning. Findings : 3D Planning : Utilizing CT-based reconstructions, 3D software significantly improves measurement reliability and surgical precision. Changes in surgical indications (e.g., TSA to RSA) occur in 10% of cases, emphasizing its impact on decision-making. However, mobilityfactors like soft tissue tension and scapulothoracic postionning remain underestimated.
Patient-Specific Instrumentation (PSI) : PSI enhances glenoid positioning reproducibility, reducing outliers. Despite its advantages, its limitations include production cost and time, and lack of humeral guides.
Navigation and Mixed Reality (MR) : Navigation systems and MR improve the accuracy of implant placement. Navigation demonstrates better outcomes in reducing major errors compared to PSI, with minimal impact on operation time (<6 minutes) but lacks a detectable clinical advantage compared to traditional preoperative planning.
Conclusion : Advanced technologies markedly enhance precision in shoulder arthroplasty, particularly in glenoid component positioning. While navigation outperforms PSI, cost and scalability remain barriers. Future developments should focus on humeral integration, scapulothoracic positionning evaluation, soft tissue modeling, and probably robotic-assisted systems to further refine outcomes.