12. Fracture isolée du petit trochanter chez l’adulte, un signe d’appel à connaître. - Isolated fracture of the lesser trochanter in adult, an early clinical sign for more investigations

R Jawahdou, O Labrada Blanco, A Benchikh-el-fegoun, M Gottin, E Enkaoua, JL Rouvillain (Fort de France)


Introduction :
La fracture isolée du petit trochanter est une lésion connue chez l’adolescent sportif. Elle survient au cours d’une activité sportive violente, elle résulte habituellement d’une contraction brusque du muscle iliopsoas qui provoque un arrachement apophysaire du petit trochanter.
Sa survenue chez l’adulte sans notion de traumatisme est rare. Elle témoigne d’un processus tumoral le plus souvent d’origine métastatique.
L’objectif de notre travail est de discuter les aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de cette entité rare.

Observation :
Il s’agit d’un homme âgé de 63 ans qui a consulté dans un autre hôpital pour douleur au niveau de la racine de la cuisse d’apparition récente. Une radiographie de bassin de face a été réalisée elle a mis en évidence une fracture isolée du petit trochanter non déplacée. Un traitement médical a été prescrit. Devant l’aggravation de sa symptomatologie il s’est présenté à notre consultation externe. L’examen a trouvé une marche difficile avec boiterie et une impossibilité de flexion de la cuisse sur la hanche. La radiographie de bassin de face et de hanche de profil a mis en évidence, en plus de la fracture du petit trochanter, une ostéolyse intéressant l’extrémité supérieure du fémur. Une IRM a été réalisée, elle a visualisé une masse tissulaire de 10×9 cm en hyposignal T1 occupant la partie postéro-interne de l’extrémité supérieure de la cuisse et un envahissement du massif trochantérien jusqu’au col fémoral en respectant la cortical externe du fémur.
Il a été réalisé une résection monobloc de l’extrémité supérieure du fémur en emportant la tumeur. La reconstruction a été faite par une prothèse massive.
L’examen anatomopathologique a mis en évidence un adénocarcinome métastatique mucosecrétant bien différencié d’origine pulmonaire.

Discussion :
La fracture du petit trochanter chez l’adulte constitue une entité rare. Nous avons complété la revue de la littérature réalisée par James. Il existe seulement 33 cas rapporté dans la littérature.
Le cancer de la thyroïde, du pancréas, de la prostate et l’adénocarcinome d’origine indéterminé étaient les étiologies les plus fréquentes de métastases du petit trochanter
Au terme de la revue de la littérature, l’étiologie métastatique était la plus fréquente, elle a été notée dans 70% des cas. Les cancers primitifs les plus fréquentes étaient le myélome dans 9% des cas, les chondrosarcomes dans 9% des cas et le sarcum d’Ewing dans 6% des cas.
L’IRM est indispensable pour l’étude de la région trochantérienne. Elle permet de visualiser l’étendue l’infiltration tumorale et de préciser les limites d’une éventuelle résection.

Conclusion :
La fracture isolée du petit trochanter chez l’adulte, sans notion de traumatisme, constitue une entité rare. Elle est toujours le synonyme d’une infiltration tumorale maligne du petit trochanter le plus souvent métastatique. Elle doit faire rechercher le cancer primitif.

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