42. Analyse à la marche de deux séries homogènes de 40 patients opérés de prothèses totales de genoux naviguées et non naviguées - Using gait analysis to compare functional outcome measures following total knee replacement performed with navigation or standard instrumentation techniques

F. Picard, J.M Dillon, J.V Clarke, A.C Nicol , A. Gregori, A. Kinninmonth(Glasgow, Angleterre)


Le succès de la PTG peut être mesuré par le niveau de satisfaction des patients, le résultat fonctionnel et la longévité de l’implant. Des études récentes utilisant l’amplificateur de brillance pour étudier les mouvements des PTG sur patients ont montré divers types de cinématique chez des patients ayant le même type d’implant. De même on a mis en évidence lors des reprises des usures de polyéthylène très différents sur des modèles de prothèses similaires. Ceci suggère que la technique chirurgicale joue un rôle majeur sinon non négligeable dans la cinématique du genou, la fonction postopératoire, et la longévité de l’implant. La navigation par ordinateur des PTG a montré l’aide qu’elle pouvait apporter dans la précision du positionnement des implants. La navigation permet également au chirurgien d’analyser la cinématique passive peropératoire des genoux et même d’adapter son geste de libération des parties molles en fonction de ces résultats. Il est encore hypothétique de savoir si la navigation peut améliorer les résultats fonctionnels et la longévité des implants par le renforcement de l’alignement prothétique et de l’équilibrage des parties molles.

Cette étude se proposait d’analyser la marche pour comparer la fonction dynamique des PTG après utilisation de la navigation et de la méthode traditionnelle d’implantation. Il est possible de prendre de nombreuses mesures pour analyser la fonction des genoux normaux, comme par exemple, la présence d’un moment dit bi phasiques présent sur tous les sujets normaux, alors que les genoux prothèses montrent la présence de moment différent. L’angle moyen de flexion maximale est aussi un moyen d’apprécier le résultat fonctionnel, de même que l’exploration de la montée et descente des escaliers qui s’avère différente entre genoux normaux et genoux prothèses. Enfin l’ampleur du moment d’adduction moyen a été exploré et s’avère différent suivant l’alignement en varus/valgus du genou (un moment d’adduction élevé caractérise des alignements excessifs en varus). Cette étude se proposait de comparer tous ces critères entre genoux navigués et genoux non navigués.

Trois groupes ont été comparés par une analyse à la marche : 20 patients opérés par instrumentation traditionnelle, 20 par navigation et 14 sujets témoins. Le groupe témoin n’avait aucun antécédent pathologique, ni de chirurgie du genou ni de trouble de la marche. Les 40 autres patients ont tous bénéficié de la même prothèse du genou (Scorpio) et le système de navigation (Strykervision) qui a été utilisé pour chacun des 20 patients du groupe concerné.
Le système d’analyse à la marche comprenait 8 caméras Vicon (120 Hz), capable d’enregistrer en temps réel les activités fonctionnelles suivantes: marche, position assise à debout, montée et descente des escaliers. La mesures des résultats fonctionnels incluaient l’angle moyen maximal de flexion, la présence du modèle dit « moment bi phasique » et moment d’adduction moyen. La moyenne de trois essais a été prise en compte pour chaque patient ou témoin. L’analyse de la marche a été effectuée avec une moyenne de 8 mois post-op (6 à 14 mois). Population: âge moyen (standards 66,3, navigués 67.2 ans), IMC (30,8 standards, navigués 31,3), H/F (standards 11/09, navigués 8/12). Le test ANOVA a été effectué avec puissance fixée à p < 0,05. Angle de flexion maximale était supérieur pour le groupe navigué vs groupe standard (° 72.6 et 65.6 °), idem pour épreuve assis/ debout (° 92.8 et 82.5 °), montée des escaliers (° 99 et 82 °) et descente des escaliers (° 103 et 86 °). (P < 0,05) pour toutes les activités. L'angle moyen de flexion maximale pour PTG navigués et standards étaient inférieur au groupe témoin à la marche, aux épreuves assis/debout et des escaliers. Toutefois, le groupe navigué avait une moyenne supérieure au groupe standard. Le modèle de moment bi phasique a été détecté dans 80 % (16/20) des sujets navigués (comparé à 45 % ou 9/20 du groupe standard). On retrouve des similitudes entre groupe contrôle et le groupe navigué. Hilding a montré que les PTG considérés « instables » par RSA, avait augmenté leur moment adduction maximale au cours de la marche. Dans cette étude, le moment d'adduction moyen est plus faible dans le groupe navigué, ce qui suggère un alignement plus précis. Dans l'ensemble, la navigation améliore les résultats dynamiques du genou détectés aux épreuves de la vie courante par rapport à la méthode d'instrumentation standard.

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