A Durandeau (Bordeaux)
Les lésions nerveuses iatrogènes sont définies comme les lésions des nerfs périphériques survenues à la suite d’un acte médical.
Les lésions les plus fréquentes intéressent le nerf médian au canal carpien, le nerf radial au niveau du bras et du coude lors des ostéosynthèses par plaque, les lésions du nerf axillaire et musculo-cutané dans Ia chirurgie de l’épaule. Les lésions du nerf spinal sont fréquentes dans la chirurgie du creux sus-claviculaire. La méconnaissance d’un schwannome peut conduire à une résection abusive d’un tronc nerveux notamment au niveau du plexus brachial. Les paralysies posturales ou par garrot sont classiques et doivent être évitées par des règles simples.
Au niveau des membres inférieurs, les lésions neurologiques après prothèse totale de hanche sont classiques et estimées entre 1 et 2%. Elles touchent surtout le sciatique (80%). Elles résultent le plus souvent d’un étirement du sciatique et plus rarement d’une lésion directe du nerf. Le nerf fibulaire commun peut être lésé dans la chirurgie du genou 0,5% (ostéotomie ou arthroplastie) surtout lors des déformations en valgus.
Les schwannomes sont également méconnus et au niveau de la cheville, les lésions du nerf fibulaire superficiel et du nerf sural peut laisser des lésions algiques sévères.
Seule la prévention peut éviter les graves conséquences médico-légales:
le choix de la voie d’abord est capital. Elle doit être de taille suffisante
voir un nerf ne l’a jamais paralysé
l’utilisation d’un stimulateur nerveux est d’un grand intérêt
les ablations de matériel peuvent se révéler redoutables pour les nerfs.
La réparation nerveuse doit être effectuée le plus rapidement possible par un spécialiste car une suture donne de meilleurs résultats qu’une greffe. Le malade devra être averti des conséquences de la lésion car cela permettra une meilleure prise en charge sur le plan médico-légal.