50- Révision des prothèses du genou assistée par ordinateur : un luxe inutile ? - Computer-aided TKA revision : an useless luxury ?

D. Saragaglia, B. Rubens-Duval, C. Chaussard (Grenoble)


Les révisions de prothèses du genou sont des interventions de plus en plus fréquentes et représentent aujourd’hui plus de 10% des indications des prothèses du genou aux États-Unis. Dans notre expérience, cela représente 12% de notre activité. Les causes de reprise sont multiples et l’on peut globalement distinguer les reprises précoces (avant 2 ans) et les reprises tardives (au-delà de 7-8 ans d’évolution), ainsi que les reprises septiques ou aseptiques. Le caractère précoce ou tardif de la reprise est une notion importante car les pertes de substance osseuse ne sont pas les mêmes hormis les dégâts éventuels engendrés par l’ablation des implants. En effet, au-delà de quelques années d’évolution, l’ostéolyse en relation avec les débris d’usure est quasi constante aussi bien au niveau du fémur que du tibia. Engh et Ammen ont classé cette perte de substance osseuse en 3 stades, mais il est quasiment impossible de la prévoir en pré-operatoire surtout au niveau du fémur et ceci malgré une planification radiologique rigoureuse.

À partir de ces notions, il est facile de comprendre qu’il y a plusieurs types de reprises de prothèses du genou. On pourrait les classer en 4 stades : Le stade 1 pourrait correspondre aux reprises de prothèses unicompartimentaires (avec ou sans perte de substance osseuse) où il existe encore des repères osseux fiables du côté opposé à la prothèse qui doit être retirée. Le stade 2 pourrait correspondre aux reprises précoces pour descellement, instabilité, défaut d’axe où la perte de substance osseuse est quasi nulle et où les repères osseux habituels sont conservés. Le stade 3 pourrait correspondre aux pertes de substances osseuses majeures avec disparition de tout ou partie des condyles qui avaient été réséqués lors de la première implantation et disparition d’une partie plus ou moins étendue du plateau tibial, avec cependant conservation d’une enveloppe ligamentaire de bonne qualité. Et enfin le stade 4 qui pourrait correspondre au stade 3 avec en plus des ligaments périphériques déficients.

La précision apportée par la navigation informatisée dans la mise en place des prothèses totales du genou n’est plus à démontrer, et il pourrait sembler utile d’appliquer cette technique aux reprises des prothèses du genou. Autant il est logique et facile d’appliquer cette technique aux stades 1 et 2 que nous avons définis plus haut (et c’est ce que nous faisons actuellement) autant il est hasardeux voire inutile de l’appliquer aux stades 3 et 4.

L’objectif de cette présentation est d’argumenter notre propos à partir de cas cliniques concrets.

Chargement du fichier...