104. Complications des ostéosynthèses des fractures trochantériennes. - Failure of fixation of trochanteric femur fractures.

L Galois, D Guignand, J Mayer, O Barbier, D Mainard (Nancy)


La prise en charge des fractures de la région trochantérienne fait appel le plus souvent à une ostéosynthèse soit par enclouage soit par plaque. Si les résultats de ces ostéosynthèses donnent satisfaction dans la plupart des cas, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de ces ostéosynthèses aboutit à un échec mécanique (entre 0 et 15% dans la littérature). Ces complications concernent préférentiellement les fractures instables dans un contexte ostéoporotique souvent avancé. Cependant, la qualité de l’ostéosynthèse initiale peut être en cause dans un certain pourcentage de cas. Il faut distinguer les complications per-opératoires liées à la qualité de réduction du foyer de fracture, au positionnement du matériel cervical et/ou fémoral, à la longueur de celui-ci, au verrouillage du clou (s’il s’agit d’un enclouage) … et les complications post-opératoires en lien essentiellement avec le matériel cervical (balayage cervical, protrusion, expulsion) mais aussi les fractures sous clou ou plaque, les ruptures de vis de verrouillage distal du clou et enfin la médialisation du fémur conséquence ultime de la faillite mécanique. La reprise chirurgicale en cas de complication mécanique chez ces patients le plus souvent âgés et fragiles engage souvent le pronostic fonctionnel mais aussi le pronostic vital. La prévention de ces complications est donc fondamentale. Elle passe tout d’abord par l’analyse précise de la fracture à la recherche notamment de facteurs d’instabilité (atteinte du pilier interne, du mur latéral, comminution et extension diaphysaire). Le choix de l’implant sera adapté à la stabilité ou instabilité de la fracture. Ainsi, l’enclouage sera plutôt à privilégier dans les fractures instables du fait de ses avantages biomécaniques (bras de levier plus court, limitation du télescopage du foyer de fracture). La technique chirurgicale doit être rigoureuse : qualité de la réduction, positionnement du matériel cervical, verrouillage distal. Le point faible de l’ostéosynthèse siège au niveau du col. Le positionnement de l’ancre prime sur sa nature (vis ou lame). Ainsi, le respect de la valeur de la distance tip-apex (idéalement inférieure à 25mm) diminue le risque de balayage cervical. De même, le bon centrage de l’implant cervical de face comme de profil participe à la stabilité du montage. Le développement récent de systèmes permettant en per-opératoire un renforcement de la trame osseuse par des ciments de natures variables permettra peut être à l’avenir de renforcer la stabilité de l’ostéosynthèse dans les situations osseuses les plus précaires. Au total, le respect de ces mesures doit permettre de limiter au maximum la survenue de ces complications. Si une reprise est nécessaire, celle-ci sera adaptée au type de complication, au type de fracture, à l’âge des patients et à la qualité osseuse.

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