16.Reprise des PTH Métal/Métal. Quelle technique, quels implants ? - Metal-Metal THA Revision with Alumine-Alumine interface

Y Catonné, P Boyer, A Ducat, JY Lazennec (Paris)


Le couple métal/métal a suscité bien des espoirs en raison de son faible taux d’usure en comparaison des couples utilisant un polyéthylène traditionnel. Ces dernières années, de nombreux problèmes sont venus tempérer l’enthousiasme de ses utilisateurs : réactions d’hypersensibilité, métallose, ostéolyse sont des complications décrites surtout avec l’utilisation des têtes de grand diamètre, posant des problèmes thérapeutiques délicats. En cas de reprise, l’utilisation d’un nouveau couple métal/métal parait illogique. Celle d’un couple métal/polyéthylène fait courir le risque de lésion de l’implant en polyéthylène par des fragments métalliques résiduels. Nous avons choisi la solution du couple céramique/céramique pour les reprises de prothèses métal/métal.
Dans tous les cas de reprise un nettoyage soigneux avec synovectomie est pratiqué pour éliminer les éventuels fragments métalliques. Le curetage de géodes est effectué, si nécessaire..
Dans la majorité des cas les lésions liées au couple métal/métal concernent le cotyle et il n’y a pas de lésions fémorales. Nous essayons alors de conserver la tige fémorale et de changer l’implant cotyloïdien. Il est indispensable de connaître en pré-opératoire le type de prothèse implantée et donc le type de cône (calibre et degré de pente). Nous essayons de conserver la tête métallique en place pour ne pas endommager le cône pendant la préparation du cotyle. Si la tête doit être enlevée, nous protégeons le cône pendant ce temps opératoire.
Le temps cotyloïdien consiste en la mise en place d’un cotyle sans ciment impacté, éventuellement avec des vis de fixation. Une autogreffe de crête iliaque peut être utilisée en cas de défect au niveau du toit ou pour combler d’éventuelles géodes.
Le temps fémoral consiste en la mise en place après ablation de la tête métallique d’une tête à sleeve : celle-ci est adaptée en fonction du calibre et de la pente de cône. Nous suivons en cela les recommandations des céramistes qui jugent dangereuse l’utilisation d’une tête céramique sur un cône usagé et potentiellement endommagé. Ces têtes à sleeve sont constituées d’un cône de titane et d’une tête céramique Delta de calibre 32 ou 36 et de taille variable.
Lorsqu’il faut changer à la fois la tige fémorale et l’implant cotyloidien, nous utilisons une prothèse conventionnelle sans ciment à couple alumine/alumine.
Ce n’est qu’en cas d’ostéolyse majeure avec impossibilité d’utiliser un cotyle impacté que nous utilisons une croix de Kerboull et un cotyle cimenté polyéthylène . Cette éventualité, fréquente en cas de reprise de couples métal/polyéthylène avec ostéolyse massive est en fait rare dans les reprises de PTH à couple métal/métal.
Le faible recul clinique (6 ans maximum) et radiologique incite à la prudence pour juger des résultats de cette technologie utilisée également pour des reprises de couple métal polyéthylène, alumine polyéthylène et alumine/alumine. Nous n’avons pour l’instant repris aucun patient porteur de ces têtes à sleeve pour une raison liée à cette technologie nouvelle.

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